Il y a près d'un mois, j'avais mis en réserve dans mon agrégateur un article publié sur le blogue de la section « Education and Community Programs » du Walker Art Center : Museums Swamped - by kids!!. Ce matin, j'ai enfin pris le temps de le lire.
Cette note réfère en fait à un article publié par Nicholas Blincoe sur le Guardian Unlimited Arts Blog. L'auteur de cet article, dans la quarantaine, partage son inconfort (et son indignation!) par ce qu'il appelle l'infantilisation des musées :
« Theatres, galleries and museums are so child-orientated. »
« Our galleries and museums have been turned into playgrounds, with activity sheets and treasure trails, interactive video games and coloured signs. »
Hum... Bon... En fait... Ok, on prends ça par quel bord en premier?
Il est vrai que les musées développent de plus en plus de productions« accessible aux enfants ». Pourquoi? Je ne suis pas chercheure en psychologie-sociologie-anthropologie et autres sciences du comportement humain, alors soyez indulgents avec mon interprétation... et complétez/corrigez-là si vous pensez à autre chose. ;-)
- est-ce qu'il se pourrait que l'arrivée plus importante des femmes dans les musées (et à des postes de plus en plus décisionnels) contribue à cette approche?
- est-ce qu'il se pourrait que la valeur « famille » soit de plus en plus prônée par les sociétés et que celle-ci doivent s'agencer avec l'attitude « société de loisirs »?
- est-ce qu'il se pourrait que l'évolution vers l'entrepreneurialité des musées soit rendue à une étape de « spécialisation » de ses clientèles et donc des ses productions?
- est-ce qu'il ne souhaite pas justement fidéliser des clientèles dès leur plus jeune âge? Dans l'espoir d'assurer sa pérennité (considérant les baisses récurrentes dans le financement étatique). Il est prouvé qu'un enfant qui raconte à ses parents sa sortie au musée de façon enthousiaste (avec l'école par exemple) est le meilleur évangélisateur ou publicitaire qui soit.
Mais ces raisonnements ne s'appliquent pas uniquement aux enfants! Ils peuvent également s'appliquer au développement de démarches spécifiques pour d'autres clientèles, notamment ces nombreux jeunes-retraités en quête d'activités stimulantes pour occuper leurs journées... et compenser la perte de la stimulation intellectuelle du boulot. Les conférences, visites thématiques, rencontre avec les conservateurs et autres productions « plus adultes » leur sont spécifiquement destinés. Je crois que les musées devront de plus en plus varier leur offre pour ces « rencontres humaines » (si je peux m'exprimer ainsi) qui sont animés par les personnels du musée (guides, animateurs, conférenciers, etc.). Une certaine forme d'individualisation de la visite du musée : sur la base de cette exposition, qu'est-ce qui pourrait m'intéresser MOI (comme type de personne - intellectuel, manuel, groupe d'âge, touriste, etc.). De là l'importance de miser sur la diversification des visites guidées (ce que je nommais malhabilement « rencontres humaines »). De là également l'idée de proposer des bidules virtuels qui permettent justement de développer des approches individualisées d'une exposition (regard artistique, regard scientifique, regard jeu, etc.), et qui permettent tout de même une visite autonome.
Parce que les besoins des publics sont multiples, tel que le mentionne M. Blincoe :
« Instead, I have become an expert on unmodernised museums: the museums that look like museums. I like them Victorian, cranky and encyclopedic. When I read a label attached to an exhibit, I want to have to read it twice over. »
... au fait, ça ressemble plutôt à l'idée que je développais récemment au sujet de deux issues possibles de l'utilisation des technologies dans les musées. ;-)